Gilets Jaunes/ Manifestation : Toulouse a été la ville où il y a eu la plus forte mobilisation

TOULOUSE FM
Porte du Capitole taguée lors de l'Axte X de la manifestation samedi 19 janvier 2019
Crédit : �EB (Facebook commer�ants en col�re)

21 janvier 2019 à 7h30 - Modifié : 28 janvier 2019 à 11h04 par St�phanie Mosbach

A Toulouse, samedi 19 janvier 2019, le Xème Acte des Gilets Jaunes a battu des records. Comme redouté, la Ville rose a été "l'épicentre d'un grand rassemblement" (cf.article vendredi 18 janvier 2019). Une manifestation intersyndicale déclarée et une manifestation non déclarée, ont réuni au total 10 000 manifestants dans le centre-ville toulousain. Et 10 250 en Haute-Garonne. C’est le chiffre le plus important relevé à Toulouse depuis le début du mouvement, soit depuis le 17 novembre 2018. C'est aussi le plus important rassemblement au niveau national. Le nombre d'interpellations est également inédit : 60 arrestations, 46 gardes à vue. La plupart originaires des départements proches de la Haute-Garonne : venus du Gers, de l'Ariège, de l'Aude ou encore de l'Hérault. 

Toulouse qui semble devenir le point de rendez-vous de la contestation des autres départements limitrophes, situés dans l'ex-région Midi-Pyrénées ou en Occitanie. Alors même que le « Grand Débat National » a débuté. A la veille de l'Acte X, 600 élus de toute la Région Occitanie étaient réunis à Souillac dans le Lot, pour y participer. Autre explication : la mobilisation de samedi avait une portée nationale avec la présence de l'une des figures du mouvement. Maxime Nicolle, alias Fly Rider, était dans le cortège des Gilets Jaunes toulousains. Enfin, pour la première fois, il y avait deux manifestations. Une, en début d'après-midi, avec un départ de Jean-Jaurès à 14h. Et une autre à 21h à François Verdier. 

Jusqu'à 17h, la manifestation s'est déroulée plus ou moins dans le calme. Du moins, il n’y a pas eu de débordements. Mais, très vite, comme chaque samedi, au bout de deux heures de manifestation, la situation a dégénéré dans l'hyper-centre. Cette fois, et c'est une première, la place du Capitole a été la cible des revendications. La porte de l’Hôtel de Ville a été taguée avec des slogans "anti-Macron", à coups de jets de peinture noire et, des banderoles ont été déployées.

Un peu plus tard dans la soirée, vers 18h30, la situation a totalement dégénéré rue Alsace-Lorraine où la Banque Populaire a été prise pour cible. Des individus cagoulés, certains sans gilets jaunes, s'en sont pris à l'agence bancaire complètement saccagée et incendiée. Des documents ont été éparpillés, déchirés et brûlés. Le Crédit Mutuel, juste à côté de la Banque Populaire a également été pris pour cible. Tout comme la Société Générale, fracturée à coups de marteau, après que des Gilets jaunes eux-mêmes soient intervenus pour évacuer les casseurs de leurs rangs. La Préfecture de Haute-Garonne a dénombré 500 casseurs au sein des manifestants. Des scènes de guérilla urbaine filmées à l’aide de Smartphone par des toulousains, présents ou habitant le quartier. Des scènes, de mémoire de Toulousains, jamais vues à Toulouse ! Il y a d'ailleurs eu quelques affrontements directs entre commerçants et manifestants, près de la rue Alsace-Lorraine, et rue de Metz, excédés. Durant ces affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, il y a eu des jets de projectiles, de peinture à l’encontre des forces de l’ordre. Des incendies de poubelles ont été allumés et des barricades érigées sur certaines voies de circulation. Des vitrines ont également été détériorées ainsi que du mobilier urbain.

Ces manifestations, comme les samedis précédents, ont fortement perturbé la population, les transports et les activités commerciales du centre-ville de Toulouse, qui était aussi le deuxième samedi des soldes. La facture des dégâts s'élève maintenant, pour le centre-ville, selon la mairie et Toulouse Métropole, à 3,5 millions d'euros.